L’opposition traditionnelle a échoué à mettre en lumière les véritables enjeux de la chasse moderne. Pendant qu’elle s’indigne de la souffrance animale, elle passe sous silence des dysfonctionnements autrement plus graves : le port et l’usage d’armes létales autorisés à seulement 2 kilomètres en milieu ouvert, la pollution systématique de la nature par 6000 tonnes de plomb de chasse déversées annuellement, ou encore la destruction massive d’espèces concurrentes pourtant légitimes et utiles à l’agriculture.

Ces privilèges exorbitants, qui seraient inacceptables dans tout autre domaine, bénéficient d’une étonnante tolérance sociale. Comment expliquer qu’une activité de loisir dispose de prérogatives que n’ont même pas les forces de l’ordre ? L’opposition traditionnelle, focalisée sur l’aspect émotionnel, a laissé passer l’essentiel : la dénonciation factuelle de ces passe-droits injustifiables.