Un jour, un couple de chasseurs est venu vers moi. Avec un grand sourire, ils m’ont expliqué qu’ils ne voyaient pas d’inconvénients à ma présence !
Moi – Encore heureux, vous êtes sur une propriété privée et j’y suis invité par un propriétaire qui n’y autorise pas la chasse.
Par contre, moi, je vois un inconvénient à votre présence et à celle de votre chien qui a effrayé les canards que je photographiais en plongeant dans l’étang !
Lui – Je ne vous avais pas vu !
Moi – Normal, je me cache pour faire des photos.
Lui – Vous devriez vous signaler.
Moi – Votre camouflage fluorescent et votre corne de brume ne sont pas compatibles avec la furtivité de mon activité.
S’en est ensuivi un débat sur la vision des couleurs par les oiseaux, qui s’est rapidement envenimé lorsqu’il a revendiqué son droit de tuer sur tous les terrains accessibles au gibier. Comme je lui faisais remarquer qu’il risquait de me tuer en tirant vers mon camouflage, il s’est énervé en me traitant d’individu dangereux. Inversant ainsi les rôles. Lorsqu’il est contrarié, le gentil chasseur de la publicité cynégétique, se transforme rapidement en dangereux crétin de sketch humoristique.
Le lendemain, il est repassé en mon absence pour détruire la tente affût, que j’avais laissé en évidence pour limiter les risques de cynégécides. J’ai porté plainte. Les gendarmes sont venus constater les dégâts, mais ont ‘oublié’ d’enregistrer ma plainte. Lorsqu’ils me l’ont avoué, ils m’ont annoncé, victorieusement, que le délai de prescription était passé. Je l’ignorais, mais c’était faux ! entre gens d’armes, on se soutient.
J’ai tenté une médiation organisée par la mairie. Le président des chasseurs a d’abords regrettés que l’on ose le déranger. Il a montré une carte des terrains de chasse. Aucune réserve n’y figurait, pas plus que les terrains dont les propriétaires sont opposés à la guerre contre la faune.
Le maire n’a rien osé dire, il m’a avoué ne pas oser contredire ces gens armés !
Le village n’est pas prisonnier d’une ACCA, les chasseurs devraient avoir l’autorisation des propriétaires pour tuer chez eux. Mais ils ont inversé la contrainte légale en les obligeant à prouver, qu’ils ne souhaitent pas que l’on chasse chez eux. Ils s’accordent le droit de violer les propriétés de tous ceux qui ne les ont pas implorés de respecter la faune et la loi chez eux.
J’ai donc demandé au préfet ce qu’il me conseille, pour pratiquer mon activité sans risque d’être abattu (cynégécidé !).
Il me déconseille de pratiquer mon activité lorsqu’il y a une chasse. Ce qui est une entrave au droit de circuler et à l’égalité devant la loi !
Sinon, une solution serait d’acquérir les droits de chasse et d’interdire la chasse. Ce qui est impossible à faire respecter et même interdit dans les villages soumis à une ACCA. De plus, les terrains interdits à la chasse ont de nombreuses contraintes et dérogations qui interdisent la scape en toute sécurité.
Et je n’admets pas être obligé de demander le droit d’appliquer la loi !
……
Conclusions : Le meilleur ou le seul moyen de réduire, voire ou d’éradiquer les nuisances cynégétiques n’est pas de lutter contre la chasse. C’est de lui opposer une activité qui la remplace et qui ne présente aucune de ses nuisances pour les hommes et pour la nature.
Et permettre aux usagers de la nature de choisir entre tuer ou observer.